Hommage au capitaine Louis DUPRAT au cimetière de Cazaux.
L’accueil à Cazaux fut chaleureux. Merci au caporal COUSTAUD, Président de l’Amicale des Anciens de la Légion Étrangère des Landes pour l’organisation et la présence des drapeaux : sur les photos, le porte-drapeau de l’AALE des Landes, celui de la section La Teste de Buch des Médaillés Militaires, et celui de l’Ordre national du Mérite. Nous avons rendu hommage non seulement au CNE DUPRAT, mais également à des camarades légionnaires inhumés dans le même cimetière.
L’hommage : « [...]. Le Commandant du NeuNeu (Normandie Niemen) avait la plus absolue confiance dans l’officier mécanicien Duprat Louis. Les vrais professionnels reconnaissaient sa valeur et son autorité. Cette confiance a été partagée par l’Etat-Major soviétique puisque Louis Duprat a reçu l’Ordre de la Guerre pour la Patrie, au même titre que certains pilotes. [...].
Les mécaniciens apprenaient la vie « à la russe » et n’avaient jamais pensé qu’un homme pouvait travailler dans de telles conditions. A leur arrivé, ils n’avaient trouvé comme installation que les alvéoles en rondins et branchages dissimulés dans des bosquets de bouleaux et destinés aux YAK du Normandie. Les isbas étaient réservées aux pilotes. Pour se loger, ils avaient dû creuser des trous dans la terre et les étayer de troncs d’arbre. [...].
Levés à 3h du matin, après avoir passé la nuit dans le trou humide et glacial qui leur servait d’abri, l’estomac lesté d’un thé trop clair et non sucré avec une tranche de pain noir, les mécaniciens procédaient à la mise en état du YAK. Plein d’essence et vidange tous les soirs, chaque avion qui avait passé la nuit sous une bâche matelassée (car on prenait plus soin du matériel que des hommes), recevait son plein d’huile tiède et d’eau chaude à 80° apportées par un camion spécial. Par - 30°, température des premiers jours, l'opération simple en soi transformait les abords des YAK en chaudière. Il ne restait plus ensuite qu’à chauffer les moteurs toutes les 20 minutes jusqu’au départ du pilote en mission. [...].
Ces mécanos travaillaient dans des conditions extrêmes : certains jours par - 25° avec des pointes jusqu’à -50°. Le froid était tel qu’ils ne retiraient leur moufle qu’à la dernière extrémité à l’instant de visser ou dévisser les pièces les plus délicates. Ils ne pouvaient rester plus de 15 secondes les mains nues et encore fallait-il les frotter vigoureusement jusqu’à ce que la circulation revienne. En quelques jours, les doigts habituellement noirs des mécanos se transformaient en rameaux rouges, bourgeonnant d’engelures suintantes et le moindre effort au fond du moteur provoquait le martyr.
Voilà la vie de ces hommes dont on parle peu.
Le capitaine Louis DUPRAT est décédé le 5 août 1969 à Cazaux. Il n’est pas mort au combat. Il n’a pas le titre de « Mort pour la France », mais on peut dire de lui qu’il « A servi la France avec honneur ».
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