A ces hommes qui furent
les « ambassadeurs du courage français »
– Maréchal Alexandre Novikov
EXPEDITION COMMEMORATIVE
Тем людям, которые являлись
« послами французского мужества »
– Маршал Александр Новиков
МЕМОРИАЛЬНАЯ ЭКСПЕДИЦИЯ
LE PLUS BEAU SYMBOLE DE L'AMITIE FRANCO-RUSSE
Certains des hommes du Normandie sont morts en plein ciel, fauchés au milieu d'un combat, d'autres ont sauté et ne furent jamais retrouvés, la mort était une compagne de chaque jour pour chacun de ces hommes. L'un d'entre eux a connu une mort ni plus ni moins tragique que ses camarades, mais elle fut un événement marquant de la vie du Normandie et est sans doute la plus belle preuve de la fraternité née entre Français et Russes du Normandie-Niemen.
Ce récit de l'événement est celui fait par le Colonel Ingénieur Sergei D. Agavélian, alors Capitaine Mécanicien au Normandie Niémen.
ПРЕКРАСНЕЙШИЙ СИМВОЛ ФРАНЦУЗСКО-РУССКОЙ ДРУЖБЫ
Некоторые пилоты полка «Нормандия-Неман» погибли в небе, сраженные в бою, другие прыгали из падающего самолета и никогда не были найдены, смерть была их постоянной спутницей. Одна из этих смертей была не трагичней других, но она явилась доказательством братства, родившегося между французами и русскими.
Эта история о событии была сделана инженером полковника Сергеем Д. Агавелианом, затем капитаном Механиком в Нормандии Нимен.
Le 15 Juillet 1944, au moment crucial de l'opération de Biélorussie, le régiment quitta Doubrovka (Smolensk). L'une après l'autre, les escadrilles avaient décollé en direction de Mikountani en Lituanie. Chaque pilote avait pris à bord, dans l'étroit compartiment à bagages aménagé derrière le siège, son mécanicien pour qu’ils puissent, dès l'arrivée, préparer les avions au combat. Environ 20 minutes après le décollage, le capitaine Maurice de Seynes annonça à la radio qu'il avait une fuite d'essence et qu'il faisait demi-tour.
15 июля 1944 года в решающий момент белорусской операции полк покинул Дубровку (Смоленск). Один за другим эскадрильи отправились в Микунтани в Литве. Каждый пилот взял на борт, в узком багажном отделении за сиденьем, его механиком, чтобы они по прибытии подготовили самолет к бою. Примерно через 20 минут после взлета капитан Морис де Сейнес объявил по радио, что у него кончился газ и он поворачивается.
Delfino lui indiqua que le terrain était dégagé et qu'il pouvait se poser aussitôt. De Seynes fit plusieurs tentatives pour se poser, sans succès, probablement que l'essence avait recouvert son pare-brise. Quand nous comprîmes que de Seynes ne pourrait pas se poser, nous l'annonçâmes au commandant de la 1ère Armée Aérienne, qui donna l'ordre d'abandonner l'avion. Surmontant son émotion, Delfino prit le micro et dit :
- Maurice, le commandant te donne l'ordre d'abandonner l'avion.
Nous étions tous figés, attendant l'apparition de la coupole blanche du parachute. L'un des pilotes soupira:
- Moi je ne quitterai pas l'avion. Il a l'adjudant-chef Bielozoub avec lui qui n'a pas de parachute.
- Moi non plus - dit un autre pilote.
- Moi non plus je ne sauterai pas - dit un autre encore.
Maurice fit encore deux tentatives d'atterrissage dans les marais sans y parvenir, monta à 800m et se mit en palier. Nous pensions qu'il allait tout de même sauter.
- Agavelian, tu représentes le commandement soviétique, ici me dit Delfino en me tendant le micro, donne lui l'ordre toi-même.
Je pris le micro et dit :
- Maurice, c'est un ordre Saute !! Il n'y a pas d'autre solution.
Pétrifiés nous attendions le dénouement. Quand l'avion s'écrasa au sol, tout près, nous nous précipitâmes. Le choc avait projeté Maurice de Seynes et Vladimir Bielozoub hors de l'avion. Ils gisaient tous les deux sur l'herbe verte. Nous les avons couchés dans la même tombe et, en silence nous sommes revenus à nos avions. Tout en volant vers l'ouest, nos coeurs saignaient en pensant à ce que nous venions de vivre et nous n'arrivions pas à nous en remettre.
Дельфино сказал ему, что земля ясна, и он может приземлиться немедленно. Де Сейнс сделал несколько попыток приземлиться, безуспешно, вероятно, потому, что бензин закрыл ее лобовое стекло. Когда мы поняли, что де Сейнс не может приземлиться, мы объявили об этом командующему 1-й воздушной армией, который отдал приказ покинуть самолет. Преодолев его эмоции, Дельфинь взял микрофон и сказал:
- Морис, командир дает вам приказ покинуть самолет.
Мы все были заморожены, ожидая появления белого купола парашюта. Один из пилотов вздохнул:
- Я не покину самолет. У него есть главный прапорщик Биелозуб с ним, у которого нет парашюта.
- Мне тоже, - говорит другой пилот.
- Я и не буду прыгать, - говорит еще один.
Морис сделал еще две попытки приземлиться на болотах, не достигнув этого, поднялся до 800 м и выровнялся. Мы думали, что он все равно будет прыгать.
«Агавелян, ты представляешь советское командование, здесь, - сказал мне Дельфино, передавая мне микрофон, - отдай ему заказ.
Я взял микрофон и сказал:
- Морис, это приказ о прыжке! Другого пути нет.
Окасляясь, мы ждали результата. Когда самолет упал на землю неподалеку, мы бросились. Шок спровоцировал Мориса де Сейна и Владимира Биелозуба с самолета. Они оба лежали на зеленой траве. Мы спали в одной могиле и молча возвращались к нашим самолетам. Во время полета на запад наши сердца кровоточили, когда мы думали о том, что мы только что испытали, и мы не смогли восстановиться.
De nombreuses années après la mort du Capitaine De Seynes, le général Zakharov devait rencontrer la mère de Maurice de Seynes, madame Thérèse de Seynes. Exprimant au général ses sentiments, madame De Seynes devait résumer sa situation en ces mots :
« Mon général, j’avais un seul fils, et il a eu la possibilité de se sauver. Mais alors l'honneur de toute notre famille aurait été entaché. Mon fils a agi noblement. »
A Paris, dans la maison de madame de Seynes, il y avait deux portraits au mur : l’un de son fils Maurice-Phillipe et l’autre de Vladimir Bélozoube.
Dans le village Pokrovka en Ukraine, les parents de Vladimir Bélozoube gardaient la lettre du front, dans laquelle leur fils parlait de son ami de combat français, le pilote de Seynes :
« Pouvez-vous trouver chez quelqu’un un manuel de français ? J’en ai très besoin. Quand je reviendrai, je vous parlerai de mon ami. Il a beaucoup d'expérience, il a parcouru le monde avant de venir chez nous. Maintenant il se bat avec nous contre les Allemands, mais autrefois il se battait contre eux en France. Je suis très ami avec lui. Pendant nos moments de temps libre, nous apprenons l'un et l'autre à lire et à écrire : lui en français, moi en russe. »
Dans la vieille commode familiale, il y avait une autre lettre, écrite par 7 pilotes du Normandie et dans laquelle ils décrivaient les circonstances de l'accident. De son côté, Madame De Seynes gardait aussi précieusement l'unique lettre reçue de Russie dans des circonstances étranges, remise par un inconnu qui après lui avoir donné s'est évanoui dans la nuit sans dire un mot. C'est dans cette lettre que Madame De Seynes lit pour la première fois le nom de Vladimir Bélozoube :
« Je l'appelle le philosophe. Vladimir est un peu plus âgé que moi. Après chaque mission, il attend mon retour avec impatience, tout comme toi, ma mère. Mais je le retrouve plus souvent que toi, même dans mes rêves de retour à la maison. Et c’est mon bonheur pour le moment. Quand je dors et je vois Claude et toi (la sœur de Maurice-Phillipe), je ne sais plus si je rêve ou s'il s'agit de la réalité. Pendant ce temps il s'occupe de tout, pour que je revienne encore une fois. Quel maître est-il, quel garçon est-il ! Tu le verras, ma mère. Mon philosophe, comme moi, est sûr, que nous vaincrons très bientôt, et alors je te présenterai Bélozoube. On peut facilement traduire ce nom en français – la dent blanche – Dent Blanche. Mais on ne peut pas traduire de Seynes à la langue russe. »
Une autre lettre d'un mécanicien Russe du Normandie-Niemen nous éclaire sur la solide amitié qui liait les pilotes et leurs mécaniciens. Ainsi, en 1963 Iakov Géorgievitch Titov écrivait :
« Chaque fois qu'il revenait à l'aérodrome, j'éprouvais un grand sentiment de « joie ». C'était l'allégresse et le bonheur. Ainsi mon pilote était vivant, et aujourd'hui, comme toujours, il me demandera : « Titov, combien ? ». Je ne lui répondais pas tout de suite et il attendait. J’examinais la machine, je grimpais dans la cabine de son "Yak" et je lui disais : « Mon lieutenant, dans quatre heures la machine sera prête ». Alors le pilote mettait la main sur mon épaule et nous poursuivions notre conversation laconique : « Et bien, Titov, Mais nous allons la réparer en deux heures, il faut donc diviser quatre heures par deux ». Il riait alors aux éclats et, comme toujours, il nous (les mécaniciens) appelait les anges-gardiens. Nous, nous les appelions « les Français ». Ils combattaient dans notre ciel contre notre ennemi commun, nos Français, les « Trompe la Mort. »
Спустя много лет после смерти капитана Де Сейна генерал Захаров должен был встретиться с матерью Мориса де Сейнса, мадам Терез де Сейнс. Выражая свои чувства в целом, мадам Де Сейнс должна была подытожить свое положение в этих словах:
«Генерал, у меня был только один сын, и у него была возможность спасти себя. Но тогда честь всей нашей семьи была бы испорчена. Мой сын действовал благородно. "
В Париже, в доме г-жи де Сейнс, на стене было два портрета: один из ее сына Морис-Филлип и другой Владимир Беллозуб.
В деревне Покровка в Украине родители Владимира Беллозуба держали письмо на фронте, в котором их сын говорил о своем французском боевом друге, пилоте Сейнса:
«Вы можете найти кого-то во французском учебнике? Мне это действительно нужно. Когда я вернусь, я расскажу вам о моем другом. У него много опыта, он путешествовал по миру, прежде чем приходить к нам. Теперь он сражается с нами против немцев, но прежде сражался с ними во Франции. Я очень дружу с ним. Во время нашего свободного времени мы оба учимся читать и писать: он по-французски, я по-русски. "
В старом семейном комоде было еще одно письмо, написанное семью пилотами из Нормандии, в которых они описали обстоятельства аварии. Со своей стороны, г-жа де Сейнс также держала драгоценное единственное письмо, полученное от России в странных обстоятельствах, переданное незнакомцем, который после того, как дал ему, потерял сознание ночью, не сказав ни слова. Именно в этом письме г-жа де Сейнс впервые читает имя Владимира Беллозуба:
«Я называю его философом. Владимир немного старше меня. После каждой миссии он с нетерпением ждет моего возвращения, как и вы, моя мать. Но я нахожу его чаще, чем вы, даже в мечтах вернуться домой. И это мое счастье на данный момент. Когда я сплю, и я вижу Клода и вас (сестру Мориса-Филиппа), я не знаю, сон ли я, или если это реальность. За это время он заботится обо всем, так что я возвращаюсь снова. Какой мастер он, какой он мальчик! Вы увидите, мама. Мой философ, как и я, уверен, что мы скоро выиграем, а затем я познакомлю вас с Беллозубом. Это имя можно легко перевести на французский язык - белый зуб - Дент Бланш. Но мы не можем перевести Сейнса на русский язык. "
Еще одно письмо от русского механика из Нормандии-Немена просвело нас на твердую дружбу, которая связывала пилотов и их механиков. Так, в 1963 году Тиков писал:
«Каждый раз, когда он возвращался на аэродром, я чувствовал большое чувство« радости ». Это была радость и счастье. Итак, мой пилот был жив, и сегодня, как всегда, он спрашивает меня: «Титов, сколько? ». Я не сразу ответил ему, и он ждал. Я осмотрел машину, я забрался в каюту своего «Яка», и я сказал ему: «Мой лейтенант, через четыре часа машина будет готова». Затем пилот положил руку мне на плечо, и мы продолжили наш короткий разговор: «Ну, Титов, Но мы отремонтируем его через два часа, поэтому мы должны разделить четыре часа на два». Он громко смеялся и, как всегда, он (механика) называл ангелов-хранителей. Мы назвали их «французами». Они сражались в нашем небе против нашего общего врага, нашего француза, «Тромпе-ла-Морта». "
L'AMITIE FRANCO-RUSSE EN QUELQUES DATES
1051 : Anne de Kiev, reine des Francs
Anne de Kiev (Анна Ярославна), est une princesse kievienne, la fille de Iaroslav le Sage, grand-prince de Kiev et de sa seconde épouse, Ingigerd de Suède. Elle serait née à Novgorod vers 1925 et morte entre 1075 et 1079. Épouse de Henri Ier, roi des Francs, elle fut reine des Francs de 1051 à 1060 et mère du roi Philippe Ier.
Son enfance et adolescence se déroulent à Kiev, ville qualifiée "d’émule de Constantinople" et dotée de "plus de quatre-cents églises" selon un chronique de l'époque. Boiteux et physiquement frêle, son père, Yaroslav-le-Sage, est l'un des douze fils de Vladimir-le-Grand qui convertit le pays au christianisme. Grand collectionneur de livres, consacrant des nuits entières à la lecture et élevant ses enfants dans le même esprit, juriste, écrivain, parlant huit langues, il régnera durant trente-cinq ans sur sa principauté.
Alors que la France sort à peine de l'anarchie féodale et des ravages causés par les Sarrasins et les Normands, la Russie kiévienne est au faîte de sa prospérité, tant matérielle que spirituelle. Chrétienne orthodoxe depuis trois générations, elle s'appuie sur une base autrement solide que la toute jeune puissance des Capétiens.
Le mariage a lieu à Reims le 19 mai 1051, immédiatement suivi du couronnement et du sacre, présidé par l'archevêque Guy de Châtillon. Anne est la toute première reine de France à recevoir elle-même le sacre royal qui n'était réservé jusqu'à présent qu'au roi seul.
1717 : La visite de Pierre le Grand à Versailles
La visite de Pierre le Grand à Versailles en 1717, inaugurant les relations diplomatiques entre le royaume de France et la Russie. Logé au Grand Trianon lors de son passage, le fils du tsar Alexis Mikhaïlovitch est reçu à la cour de France par le jeune roi Louis XV, âgé de 7 ans, et le régent du royaume de France, Philippe d’Orléans. Pour Pierre Ier, ce voyage, qui durera du 21 avril au 21 juin 1717, aux visées politiques et économiques, devait constituer aussi une source d’inspiration. Ce tsar réformateur souhaitait voir ce qu’il y avait de plus remarquable dans le royaume de France, pour l’adapter dans son empire et inspirer les travaux qu’il entreprenait depuis 1703 à Saint-Pétersbourg. Les relations franco-russes seront scellées par l’envoi d’un premier ambassadeur russe à Paris.
1812 : L’échec de l’invasion de la Russie par Napoléon Ier
La Grande armée de Napoléon Ier ayant vaincu l’armée russe à la bataille de Friedland en juin 1807, le 7 juillet de la même année, la France et Alexandre Ier de Russie signent le traité de Tilsit qui fait des deux pays des alliés. En 1812, après voir conquis presque toute l’Europe, l’empereur français veut s’emparer de l’Inde, colonie anglaise à l’époque. L’Angleterre ayant la maîtrise des mers, son seul espoir est de prendre l’Inde par la terre. Pour ce faire, il doit contrôler la Russie. En juin 1812, l’armée napoléonienne pénètre en Pologne : c’est le début de la campagne de Russie. Napoléon entre dans Moscou en septembre 1812, mais c’est une victoire à la Pyrrhus : les Russes ont abandonné à une armée française décimée une ville aux trois-quarts brûlée, sans nourriture ni aucune sorte de provisions. Devant l’imminence de l’hiver russe, Napoléon n’a d’autre choix que de battre en retraite et de retourner en France. La victoire russe, commémorée par l’ "Ouverture 1812" de Tchaïkovski, est restée dans les mémoires comme l’un des grands revers de l’histoire militaire.
1896 : La visite de Nicolas II à Paris scelle l’alliance franco-russe
Le 5 octobre 1896, le tsar russe Nicolas II et la tsarine Alexandra arrivent à Paris, en visite impériale en France, sous la présidence de Félix Faure. Le même jour, un décret paraît au Journal officiel : le pont qui doit être établi sur la Seine à l’occasion de l’Exposition Universelle de 1900 est nommé "Pont Alexandre III", en l’honneur du père du tsar Nicolas, artisan de l’alliance franco-russe signée en 1891. Le 6, le tsar est reçu seul à seul au palais de l’Elysée par le président français dans le Salon des Grâces. En se quittant quatre jours plus tard à Châlons, Nicolas II et Félix Faure se donnent l’accolade. Nicolas, ému, dit, " C’est pour toujours, n’est-ce pas ? ". Félix Faure lui répond : " Oui Sire, pour toujours ! ". L’Histoire les démentira.
1917 : La rupture de la révolution d’Octobre
Le 20 juillet 1914, le président français Raymond Poincaré et son ministre Viviani, en voyage en Russie, sont accueillis à Cronstadt, près de Saint-Pétersbourg, par le tsar Nicolas II. Les deux pays s’offrent assistance militaire mutuelle en cas de conflit. Le règne de Nicolas II et des Romanov se termine en 1917. Un an avant la fin de la première guerre mondiale, l’empire russe est renversé par la révolution d’Octobre. La jeune République bolchevique ne reconnaît pas l’alliance avec Paris et, peu après son arrivée au pouvoir, le régime communiste répudie les emprunts émis par la Russie tsariste aux XIXe et XXe siècles auprès de la France.
1935 : Le pacte franco-soviétique d’assistance mutuelle
La France a reconnu l’URSS en 1924. Le 2 mai 1935, un an avant le Front populaire, Pierre Laval, président français du Conseil des ministres, et Joseph Staline, secrétaire général du Comité central du Parti communiste d’URSS, adoptent un traité d’assistance mutuelle. Le traité débouchera sur l’envoi d’un escadron de la France libre sur le front de l’Est, qui deviendra plus tard le régiment Normandie Niemen, durant la Seconde guerre mondiale, l’URSS s’étant engagée aux côtés des Alliés contre l’Allemagne nazie. Les deux pays signeront un traité d’alliance franco-soviétique à Moscou, le 10 décembre 1944.
1968 : Un net refroidissement après l’invasion de la Tchécoslovaquie
Entamé le 20 juin 1966, le voyage d’Etat en URSS du président De Gaulle est le point d’orgue d’une vingtaine d’années de relations plutôt bonnes entre les deux pays, marquées par la conclusion d’un accord commercial franco-soviétique à long terme en 1964 ou encore la visite du premier cosmonaute, Youri Gagarine, au Havre, le 20 juin 1965. En pleine guerre froide, l'invasion de la Tchécoslovaquie dans la nuit du 20 au 21 août 1968, par les troupes du Pacte de Varsovie, pour mettre fin au Printemps de Prague, entraîne un refroidissement majeur des relations franco-russes. De Gaulle, en voyage officiel en Roumanie, condamne les « hégémonies » mais affirme que l’URSS est un « pilier essentiel » de l’Europe.
1992 : La France reconnaît la fédération de Russie
Disloqué, l’Etat fédéral de l’Union soviétique se dissout, de 1990 à 1991, en plusieurs États indépendants issus de ses anciennes Républiques. Un processus qui s’inscrit dans la chute des régimes communistes en Europe que n’ont pu empêcher ni la politique de glasnost (transparence) ni la perestroïka (réforme ou restructuration) promues par Mikhaïl Gorbatchev, président de l’ex-URSS. Trois mois après l’éclatement de l’Union soviétique, la France reconnaît la Russie (Fédération de Russie) comme son Etat successeur. Depuis, les relations n’ont jamais été rompues entre les deux pays.
ФРАНЦУЗСКО-РУССКАЯ ДРУЖБА В ДАТАХ
1051 : Anne de Kiev, reine des Francs
Anne de Kiev (Анна Ярославна), est une princesse kievienne, la fille de Iaroslav le Sage, grand-prince de Kiev et de sa seconde épouse, Ingigerd de Suède. Elle serait née à Novgorod vers 1925 et morte entre 1075 et 1079. Épouse de Henri Ier, roi des Francs, elle fut reine des Francs de 1051 à 1060 et mère du roi Philippe Ier.
Son enfance et adolescence se déroulent à Kiev, ville qualifiée "d’émule de Constantinople" et dotée de "plus de quatre-cents églises" selon un chronique de l'époque. Boiteux et physiquement frêle, son père, Yaroslav-le-Sage, est l'un des douze fils de Vladimir-le-Grand qui convertit le pays au christianisme. Grand collectionneur de livres, consacrant des nuits entières à la lecture et élevant ses enfants dans le même esprit, juriste, écrivain, parlant huit langues, il régnera durant trente-cinq ans sur sa principauté.
Alors que la France sort à peine de l'anarchie féodale et des ravages causés par les Sarrasins et les Normands, la Russie kiévienne est au faîte de sa prospérité, tant matérielle que spirituelle. Chrétienne orthodoxe depuis trois générations, elle s'appuie sur une base autrement solide que la toute jeune puissance des Capétiens.
Le mariage a lieu à Reims le 19 mai 1051, immédiatement suivi du couronnement et du sacre, présidé par l'archevêque Guy de Châtillon. Anne est la toute première reine de France à recevoir elle-même le sacre royal qui n'était réservé jusqu'à présent qu'au roi seul.
1717 : La visite de Pierre le Grand à Versailles
La visite de Pierre le Grand à Versailles en 1717, inaugurant les relations diplomatiques entre le royaume de France et la Russie. Logé au Grand Trianon lors de son passage, le fils du tsar Alexis Mikhaïlovitch est reçu à la cour de France par le jeune roi Louis XV, âgé de 7 ans, et le régent du royaume de France, Philippe d’Orléans. Pour Pierre Ier, ce voyage, qui durera du 21 avril au 21 juin 1717, aux visées politiques et économiques, devait constituer aussi une source d’inspiration. Ce tsar réformateur souhaitait voir ce qu’il y avait de plus remarquable dans le royaume de France, pour l’adapter dans son empire et inspirer les travaux qu’il entreprenait depuis 1703 à Saint-Pétersbourg. Les relations franco-russes seront scellées par l’envoi d’un premier ambassadeur russe à Paris.
1812 : L’échec de l’invasion de la Russie par Napoléon Ier
La Grande armée de Napoléon Ier ayant vaincu l’armée russe à la bataille de Friedland en juin 1807, le 7 juillet de la même année, la France et Alexandre Ier de Russie signent le traité de Tilsit qui fait des deux pays des alliés. En 1812, après voir conquis presque toute l’Europe, l’empereur français veut s’emparer de l’Inde, colonie anglaise à l’époque. L’Angleterre ayant la maîtrise des mers, son seul espoir est de prendre l’Inde par la terre. Pour ce faire, il doit contrôler la Russie. En juin 1812, l’armée napoléonienne pénètre en Pologne : c’est le début de la campagne de Russie. Napoléon entre dans Moscou en septembre 1812, mais c’est une victoire à la Pyrrhus : les Russes ont abandonné à une armée française décimée une ville aux trois-quarts brûlée, sans nourriture ni aucune sorte de provisions. Devant l’imminence de l’hiver russe, Napoléon n’a d’autre choix que de battre en retraite et de retourner en France. La victoire russe, commémorée par l’ "Ouverture 1812" de Tchaïkovski, est restée dans les mémoires comme l’un des grands revers de l’histoire militaire.
1896 : La visite de Nicolas II à Paris scelle l’alliance franco-russe
Le 5 octobre 1896, le tsar russe Nicolas II et la tsarine Alexandra arrivent à Paris, en visite impériale en France, sous la présidence de Félix Faure. Le même jour, un décret paraît au Journal officiel : le pont qui doit être établi sur la Seine à l’occasion de l’Exposition Universelle de 1900 est nommé "Pont Alexandre III", en l’honneur du père du tsar Nicolas, artisan de l’alliance franco-russe signée en 1891. Le 6, le tsar est reçu seul à seul au palais de l’Elysée par le président français dans le Salon des Grâces. En se quittant quatre jours plus tard à Châlons, Nicolas II et Félix Faure se donnent l’accolade. Nicolas, ému, dit, " C’est pour toujours, n’est-ce pas ? ". Félix Faure lui répond : " Oui Sire, pour toujours ! ". L’Histoire les démentira.
1917 : La rupture de la révolution d’Octobre
Le 20 juillet 1914, le président français Raymond Poincaré et son ministre Viviani, en voyage en Russie, sont accueillis à Cronstadt, près de Saint-Pétersbourg, par le tsar Nicolas II. Les deux pays s’offrent assistance militaire mutuelle en cas de conflit. Le règne de Nicolas II et des Romanov se termine en 1917. Un an avant la fin de la première guerre mondiale, l’empire russe est renversé par la révolution d’Octobre. La jeune République bolchevique ne reconnaît pas l’alliance avec Paris et, peu après son arrivée au pouvoir, le régime communiste répudie les emprunts émis par la Russie tsariste aux XIXe et XXe siècles auprès de la France.
1935 : Le pacte franco-soviétique d’assistance mutuelle
La France a reconnu l’URSS en 1924. Le 2 mai 1935, un an avant le Front populaire, Pierre Laval, président français du Conseil des ministres, et Joseph Staline, secrétaire général du Comité central du Parti communiste d’URSS, adoptent un traité d’assistance mutuelle. Le traité débouchera sur l’envoi d’un escadron de la France libre sur le front de l’Est, qui deviendra plus tard le régiment Normandie Niemen, durant la Seconde guerre mondiale, l’URSS s’étant engagée aux côtés des Alliés contre l’Allemagne nazie. Les deux pays signeront un traité d’alliance franco-soviétique à Moscou, le 10 décembre 1944.
1968 : Un net refroidissement après l’invasion de la Tchécoslovaquie
Entamé le 20 juin 1966, le voyage d’Etat en URSS du président De Gaulle est le point d’orgue d’une vingtaine d’années de relations plutôt bonnes entre les deux pays, marquées par la conclusion d’un accord commercial franco-soviétique à long terme en 1964 ou encore la visite du premier cosmonaute, Youri Gagarine, au Havre, le 20 juin 1965. En pleine guerre froide, l'invasion de la Tchécoslovaquie dans la nuit du 20 au 21 août 1968, par les troupes du Pacte de Varsovie, pour mettre fin au Printemps de Prague, entraîne un refroidissement majeur des relations franco-russes. De Gaulle, en voyage officiel en Roumanie, condamne les « hégémonies » mais affirme que l’URSS est un « pilier essentiel » de l’Europe.
1992 : La France reconnaît la fédération de Russie
Disloqué, l’Etat fédéral de l’Union soviétique se dissout, de 1990 à 1991, en plusieurs États indépendants issus de ses anciennes Républiques. Un processus qui s’inscrit dans la chute des régimes communistes en Europe que n’ont pu empêcher ni la politique de glasnost (transparence) ni la perestroïka (réforme ou restructuration) promues par Mikhaïl Gorbatchev, président de l’ex-URSS. Trois mois après l’éclatement de l’Union soviétique, la France reconnaît la Russie (Fédération de Russie) comme son Etat successeur. Depuis, les relations n’ont jamais été rompues entre les deux pays.
L'HISTOIRE DU NORMANDIE-NIEMEN
En 1942, le général de Gaulle, considérant comme important que des soldats français servent sur tous les fronts de la guerre, décide d'engager des forces sur le front de l'Est et opte pour l'envoi d'une unité aérienne, sur l'avis du général Valin, commandant des Forces aériennes françaises libres.
Le diplomate de l'URSS auprès du Comité national français, Bogomolov, annoncera que le gouvernement soviétique accueille avec chaleur le projet d'envoyer des aviateurs français combattre sur le Front de l'Est.
Débute l’épopée du régiment de chasse Normandie-Niemen.
Créé le 1er septembre 1942 à Rayak (Liban), le groupe de chasse « Normandie » devenu régiment de chasse « Normandie-Niemen » en juillet 1944, a effectué 5 240 missions de guerre auprès de l'aviation soviétique de mars 1943 à mai 1945, obtenant 273 victoires aériennes confirmées et écrivant ainsi la plus belle page de l'amitié franco-russe. Sur 99 pilotes qui ont contribué à sa glorieuse épopée, 42 sont morts pour la France et pour la liberté sur le front de l'Est. Cette unité militaire française la plus titrée est passé de l'Histoire à la Légende.
La présence de cette unité française aux côtés des soviétiques en lutte contre les allemands, même si elle revêtait également une part de symbolique, eut une portée considérable. Sa grande combativité fit que l'escadrille acquit rapidement une grande estime auprès des Russes. Le geste n'a jamais été oublié, et depuis, des citoyens russes sont venus fleurir régulièrement les tombes des pilotes français tombés et inhumés sur place.
ИСТОРИЯ НОРМАНДИИ-НЕМАН
В 1942 году генерал де Голль решает направить французских солдат на Восточный фронт и выбирает для этого военно-воздушные силы.
Дипломат СССР при французском национальном комитете, Богомолов, объявляет, что советское правительство с радостью принимает замысел отправить французских летчиков сражаться на Восточном фронте.
Так начинается история авиационного полка «Нормандия-Неман».
Созданная 1 сентября 1942 года в г. Райяк (Ливан), истребительная авиационная группа «Нормандия» стала полком «Нормандия-Неман» в июле 1944 года. Полк выполнил 5 240 боевых вылетов в составе советской авиации с марта 1943 по май 1945 года, насчитав 273 победы и вписав прекраснейшие страницы в книгу французско-русской дружбы. Из 99 пилотов, которые внесли свой вклад в его славную историю, 42 погибли за Францию и за свободу.
Присутствие этого французского подразделения наряду с Советами в борьбе с немцами, даже если оно было также символическим, оказало значительное влияние. Его великие боевые способности заставили эскадрилью быстро завоевать уважение среди русских. Жест никогда не был забыт, и с тех пор российские граждане регулярно расцветали могилами французских летчиков, павших и похороненных на месте.
L'EXPEDITION COMMEMORATIVE
Avec le soutien de l’association Memorial Normandie Niemen, nous planifions une expédition commémorative de 5000 km à vélo en Russie depuis la France, afin de rendre hommage à ces hommes, pilotes et mécaniciens, Français et Russes, de perpétuer le souvenir de cette épopée et de réaffirmer les liens d’amitiés qui unissent les peuples français et russes.
Mode de déplacement : vélo
Date de départ : 22 juillet 2018
Lieu de départ : BA 118 Mont-de-Marsan
Lieu d’arrivée : BA d’Ivanovo (Иваново), puis Moscou
Distance : + 5300 km
Durée : 7 semaines
Pays traversés : France, Belgique, Pays-Bas, Allemagne,
Pologne, Biélorussie, Russie
Couchage : bivouac dans la nature
Mode de retour en France : avion
ПАМЯТНАЯ ЭКСПЕДИЦИЯ
При поддержке Мемориала Нормандии Немена мы планируем 5000-километровый юбилейный велопробег в Россию из Франции, чтобы воздать должное этим людям, пилотам и механикам, французам и русским, увековечить память об этой эпопее и вновь подтвердить узы дружбы, объединяющие французский и русский народы.
Способ перемещения: велосипед
Дата выезда: 22 июля 2018 года
Место отправления: военно-воздушная база 118 в г. Мон-де-Марсан (Франция)
Место прибытия: военно-воздушная база в г. Иваново (Россия), затем г. Москв
Расстояние: + 5300 км
продолжительность: 7 недель
Страны пересекли: Франция, Бельгия, Нидерланды,
Германия, Польша, Беларусь, Россия
Размещение: ночевка под открытым небом
Способ возвращения во Францию: самолет